Nous assistons à la naissance d’un monde nouveau, tout jeune, tout faible – non pas dans son essence, mais dans sa manifestation extérieure -, pas encore reconnu, même pas senti, nié par la plupart. Mais il est là. Il est là, faisant effort pour grandir, tout à fait sûr du résultat. Mais le chemin pour y arriver est un chemin tout nouveau qui n’a jamais été tracé auparavant – personne n’est allé là, personne n’a fait ça ! C’est un début, un début universel. C’est par conséquent une aventure absolument inattendue et imprévisible.
Il y a des gens qui aiment l’aventure. C’est à eux que je fais appel, et je leur dis ceci : « Je vous convie à la grande aventure. »
Il ne s’agit pas de refaire spirituellement ce que les autres ont fait avant nous, parce que notre aventure commence par-delà. Il s’agit d’une création nouvelle, entièrement nouvelle, avec tout ce qu’elle comporte d’imprévu, de risques, d’aléas – une vraie aventure, dont le but est une victoire certaine, mais dont la route est inconnue et doit être tracée pas à pas dans l’inexploré. Quelque chose qui n’a jamais été dans cet univers présent et qui ne sera plus jamais de la même manière. Si cela vous intéresse… eh bien, on s’embarque. Ce qui vous arrivera demain, je n’en sais rien.
Il faut laisser de côté tout ce que l’on a prévu, tout ce que l’on a combiné, tout ce que l’on a bâti, et puis… se mettre en marche dans l’inconnu. Et advienne que pourra ! Voilà.
La Mère – 10 juillet 1957